mercredi 30 mars 2011

ça ne suffit pas toujours...

Il y a des jours comme ça, où ça ne va pas.
Où on se sent mal dans ses baskets, où on voudrait être ailleurs, quelqu'un d'autre ou dans une autre configuration de vie.
Où on doute, on s'interroge, on hésite, on ne sait plus ni où ni quoi, ni comment ni pourquoi...

C'est un peu ce qui m'arrive en ce moment...
Loin de minimiser le bonheur que je ressens d'avoir emménagé dans NOTRE maison avec Yan, et de voir comment chaque jour un peu plus je n'imagine pas ma vie sans lui, force m'est de constater que ça ne suffit pas ces temps ci.

Notre maison, ce projet qui aboutit il en faut bien un  c'est au moins un moment de bonheur par jour de se dire que c'est à nous, de se réveiller avec le soleil dans notre jardin et les oiseaux qui piaillent, de voir Papuche ("notre" écureuil) venir chercher quelques noix au pied du noyer, d'imaginer ensemble quels aménagements et travaux on envisage pour rendre notre nid encore plus douillet, de découvrir chaque jour de nouvelles fleurs et de nouveaux arbres dans le jardin...

A côté de ça, il y a ce vide, qui ne se comble pas, et ces absents, qui bien entendu ont tort de l'être...

Cette perspective d'avoir une grande maison, et de craindre de ne jamais voir nos enfants faire leurs premières chutes dans l'escalier, jouer au ballon dans le jardin, écrire sur les murs de leurs chambres avec des feutres indélébiles, nous réveiller au milieu de la nuit à cause d'un cauchemar...
Alors oui c'est vrai, je suis défaitiste, faut pas baisser les bras, faut y croire et tout ça et tout ça... c'est pas faute de l'entendre et de me le répéter depuis des mois à partir de combien de mois on compte en années?? , pas faute non plus de me dire qu'il y a des couples qui essaient, espèrent et attendent depuis bien plus longtemps... Mais en ce moment je n'y crois pas, je n'y crois plus... Ce bébé tant espéré, je le vois s'éloigner de plus en plus... ça me désespère cet état d'esprit mais c'est ce que je ressens... Ce serait plus facile si je n'avais pas autant envie de maternité... Je voudrais être capable de me dire "Bon ça marche pas, on arrête là, changeons de projet", et passer véritablement et sans douleur à autre chose... Mais je peux pas! Alors je supporte docilement les piqûres, les médocs, les échos, et les verdicts. Les mêmes chaque mois depuis des mois, avec des "pénibilisations" en plus sur les derniers cycles... Et en fin de compte toujours la même désillusion finale...
Alors je m'essouffle... 

Et ces absences qui ne se consolent pas! Entre May et Cédric, et tant d'autres, j'ai l'impàression d'avoir le coeur couvert de cicatrices qui ne se referment pas...
La perte de May, ça remonte déjà à presque 2 ans, et j'ai l'impression que ça date d'hier... Ce petit bébé qu'on n'a pas eu la chance de voir grandir me manque cruellement... L'impression de vide qui va avec cette perte est vertigineuse...
Et que dire de celle si proche de mon frère? C'est con mais entendre une chanson d'Anathema, sentir son odeur dans des affaires de lui, lire les livres qu'il m'a laissés,  me font en ce moment rapidement monter les larmes aux yeux, même si j'ai le sentiment que tous ces petits riens me rapprochent de lui, le conserve présent près de nous tous... 
ça me manque les échanges parfois brefs qu'on avait le soir, au retour du travail, pour parler de tout et de rien, d'un livre qu'il a lu, d'une galère de travail, de rose-line, de ses coups de blues ou de ses bons moments...

Quand on cumule ça avec des heures et des heures de manque de sommeil (je préfère ne pas en faire le compte), je suis à côté de mes pompes.
Même si ça ne se voit pas trop... Ya des gens comme ça comme moi qui taisent leur peine et cachent leur douleur sous une bonne couche de bonne humeur de façade, et qui dissimulent autant que faire se peut leurs angoisses et leurs soucis.
Par pudeur? par difficulté à s'exprimer? par incapacité à partager tout ça? par "habitude"?
Je sais pas trop, c'est comme ça c'est tout...
J'avance, on verra demain si ça va mieux, ou sinon après demain, la semaine prochaine, dans quinze jours, le mois prochain...
J'aime mieux ne pas faire de pronostics....

1 commentaire:

  1. Oui malheureusement le temps qui passe ne nous ramene pas les etres qu'on a perdu et on ne guerit jamais non plus. On ne peut pas guerir vraiment de telles pertes. Mais oui tu finiras par aller mieux...grace a Yannick, a votre belle maison et tout ces beaux projets de renovation/ amelioration, grace a ta famille (au sens large Vaudremer/Bigot ;), grace a tes amis et je suis sure grace au bebe qui finira bien par venir. Il ne remplacera jamais May, mais il t'apportera tellement de bonheur. Je suis sure qu'il finira par venir ce bebe...

    Et je pense que c'est toujours plus simple de ne pas dire aux gens qu'on va mal...on se dit que de toutes facons les gens ne comprendront pas ou ne pourront rien y faire...
    A toi de trouver ta therapie : si parler aux autre n'est pas simple, ecrire est peut etre mieux, ou jardiner, creer...

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